Symptôma

Symptôma

C’est un film écrit par un groupe de femmes appartenant à une génération héritière d’une Europe en crise, qui cherche à redistribuer les prises de parole, le vocabulaire, se réapproprier les mots pour questionner ensemble et autrement le contemporain, les possibles, le politique.  Alors que la crise est devenue le nom de notre présent, elles le transforment en un geste pour « mettre en crise » les représentations dominantes.

Des philosophes, artistes, économistes, historiens, militants de France, de Grèce et d’ailleurs ont été invités à « prendre la parole », à échanger, dans la différence de leurs positions singulières, leurs visions, leurs expériences, leurs imaginaires pour tenter de composer en commun, une autre parole collective.

Peu à peu s’est dessinée dans le creux des images exposées, non pas un discours ou un message mais une forme timide et persistante, présence de ce qui « nous » fait aujourd’hui. Quelque chose s’est amorcé au sein même de cette collection de paroles et de gestes qui n’est pas un en dehors mais un différé de la pensée, un détachement de ses représentations vers d’autres modes de ses manifestations que l’on ne peut pas encore dire.

« Il n’y a plus de bel équilibre à détruire

On ne risque rien à secouer la machine

Quand la mécanique est cassée…» Oedipe

Mato

Mato

Mato peut se traduire par improvisation ou conte. Les « mato » chez les Boni mêlent réalité et fiction et permettent à l’occasion d’évènements traditionnels de transmettre une idée ou simplement de passer un bon moment en groupe.

En Guyane Française, je filme un peuple nommé Boni, descendant d’esclave africain évadé : les bushinengué,  (les noirs des forêts). En proie à une crise identitaire sans précédent, là-bas, chacun se raccroche à une « fiction » pour survivre. Aujourd’hui, face à la francisation, la culture Boni termine sa mutation du tribal à l’occidental. Alors que les anciens ne trouvent plus d’oreilles réceptives pour transmettre leur savoir, les jeunes quittent les villages dans l’espoir de trouver du travail en métropole.

 

MATO1

Empruntant les principes d’un conte, j’écoute les confidences des Boni, en les suivant de la forêt au village, du village à la ville. Au cour de ce voyage, ils s’interrogent sur les bouleversement qui ont transformé leur valeur politique, religieuse et culturelle, nous questionnant ainsi sur nos propres valeurs, nos propres « fiction ».

 

 

MATO -Bande Annonce- from Edmond Carrère on Vimeo.


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