C’est un film écrit par un groupe de femmes appartenant à une génération héritière d’une Europe en crise, qui cherche à redistribuer les prises de parole, le vocabulaire, se réapproprier les mots pour questionner ensemble et autrement le contemporain, les possibles, le politique. Alors que la crise est devenue le nom de notre présent, elles le transforment en un geste pour « mettre en crise » les représentations dominantes.
Des philosophes, artistes, économistes, historiens, militants de France, de Grèce et d’ailleurs ont été invités à « prendre la parole », à échanger, dans la différence de leurs positions singulières, leurs visions, leurs expériences, leurs imaginaires pour tenter de composer en commun, une autre parole collective.
Peu à peu s’est dessinée dans le creux des images exposées, non pas un discours ou un message mais une forme timide et persistante, présence de ce qui « nous » fait aujourd’hui. Quelque chose s’est amorcé au sein même de cette collection de paroles et de gestes qui n’est pas un en dehors mais un différé de la pensée, un détachement de ses représentations vers d’autres modes de ses manifestations que l’on ne peut pas encore dire.
« Il n’y a plus de bel équilibre à détruire
On ne risque rien à secouer la machine
Quand la mécanique est cassée…» Oedipe
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